Pac-Mania (Tecmagik – 1990).
On ne va pas faire l’affront de présenter ici Pac-Man, ni celui de rappeler le principe du jeu, (presque) aussi vieux que notre loisir favori ! Le succès de la pastille jaune, premier héros du jeu vidéo, fut un véritable ras de marée à travers le monde et Namco exploita naturellement le filon au maximun. En 1989, il est quand même temps de dépoussiérer un peu la franchise: Pac-Mania sort en arcade et réussi le tour de force de faire du neuf avec du vieux. Le principe est inchangé ou presque mais la refonte visuelle est totale avec une représentation en 3D isométrique flatteuse.
Tecmagik est l’un des tous premiers éditeurs tiers à se lancer dans l’aventure Master System, dont les ventes ont décollé en Europe. A la recherche de ses premiers succès, il a la bonne idée de proposer une adaptation de Pac-Mania, qui est également la toute première apparition du petit glouton sur la 8-bit de SEGA. Le résultat est enthousiasmant.
Tous les ingrédients de l’opus arcade sont repris avec une grande fidélité. Le gameplay est toujours aussi agréable. Le saut, grande nouveauté de l’épisode, est bien évidemment présent et s’utilise allègrement. Il donne une petite dimension stratégique supplémentaire dans le « nettoyage » des labyrinthes, et apporte pas mal de souplesse au jeu dans la mesure ou il vous permet de vous sortir de pas mal de situations délicates.
Même si la cartouche n’a rien de musclé (seulement 128 petits Ko), la représentation isométrique originale ainsi que la clarté des graphismes font que le rendu visuel est très agréable et finalement pas très éloigné de l’original. Les musiques ont été bien converties, elles proposent des mélodies qui collent bien à l’action.
La mécanique du soft est par nature assez répétitive mais la variété des niveaux fait que l’ennui ne pointe jamais le bout de son nez. C’est le programme type qui se joue et se rejoue sans prise de tête pour 10 minutes…ou 2 heures ! Contrairement à ce que beaucoup pensent, Pac-Mania sur Master ne boucle pas à l’infini, il existe bel et bien une (modeste) fin, mais la difficulté est très soutenue dans les ultimes pas de la progression: les derniers niveaux, constitués de variantes des précédents, donnent pas mal de fil à retordre. Les programmeurs ont de plus eu la délicatesse d'inclure un petit round caché exclusif mais chut!
Cette conversion a remporté pas mal de prix à l’époque de sa sortie, décernés aussi bien par les salons (ECTS) que par la presse spécialisée (Joystick, Tilt, etc). Avec le recul, on peut dire qu’ils étaient largement justifiés, Pac-Mania a su brillamment trouver sa place sur SMS, au point de faire de l'ombre à la version Mega Drive sortie peu de temps après par Tengen, c'est dire!